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Théophilea vécu ce qu'on appelle une enfance difficile. S'interposer pour protéger sa mère de la violence de son père a laissé des traces. Jusqu'au jour où....

Théophile a une vingtaine d'années, et quelques soucis de vie. Il me contacte sur les conseils de sa maman, une ancienne cliente. Mais il ne sait pas vraiment par où commencer.

Quand on ne sait pas par où commencer en EFT, le mieux est de se concentrer sur le premier souvenir qui vous vient à l'esprit. Théophile en mentionne deux.

Les deux événements sont relatifs à son père, l'un à l'âge de 13 ans et l'autre une dizaine d'années après. Il mentionne avoir « déjà assez travaillé » sur le premier, et pourtant, quand je lui demande lequel est le plus intense, c'est bien toujours celui-là. « J'avais 14-13 ans, mon père n'était pas dans son état normal, et j'ai du m'interposer pour protéger ma mère et qu'elle s'enfuie. J'ai longtemps eu du mal à en parler, mais j'en ai beaucoup parlé dernièrement. »

C'est donc sur ce souvenir que nous allons travailler, à l'aide de la méthode de Matrix Reimprinting. Si cette méthode vous est inconnue, vous en trouverez une explication succincte en cliquant ici.

Il serait trop long de détailler toute la séance, mais quelques points importants ressortent : Théophile me décrit une scène dans la chambre de ses parents, un soir vers 23:00. Ce sont les cris de sa maman qui l'ont alerté. A 13 ans, il voit son père en train de lever la main sur sa mère qui essaye de se débattre. Théophile s'est interposé, et sa maman a pu s'échapper, alors que Théophile est resté. Son père a fini par se calmer, et tout s'est « bien terminé », autant que faire se peut. Au long de la séance, nous identifions différents impacts de cette scène sur Théophile, autant sur le moment que dans sa vie actuelle. En voici quelques uns.

La scène a laissé au petit Théophile un sentiment profond d'impuissance et de danger latent. Dans sa vie d'adulte, ces sentiments se sont transformés en une habitude de retrait dans le rêve, qui donnera lieu à une série en fin de séance.

Cette scène est un épisode parmi d'autres, généralement moins violents. L'ensemble a créé les angoisses, peurs et instabilités que Théophile m'avait mentionnées lors de notre première prise de contact. La séance lui permis de mieux comprendre la relation de cause à effet.

De plus, il se sent pris dans un cercle vicieux dont il ne pourra jamais vraiment sortir, malgré sa récente décision de « vivre MA vie ». La série suivante semble avoir aidé :

« Je suis décidé à changer ma vie, et je passe une étape très difficile, alors je choisis de me respecter et de m'autoriser à évaluer la possibilité de laisser complètement partir cette vieille angoisse, l'évacuer de toutes les cellules de mon corps et de toutes les autres parties de moi, pour pouvoir mieux aider le petit Théophile. »

Détail intéressant, même si Théophile avait déjà travaillé sur cet épisode traumatisant de sa vie, il ne lui était jamais venu à l'idée qu'il avait pu se sentir abandonné quand sa mère s'est enfuie, le laissant seul avec son père. Cet aspect de l'abandon semble nouveau pour lui, et libérateur. Si vous travaillez sur vos propres traumatismes, petits ou grands et que vous restez bloqué(e), pensez à regarder la scène de l'extérieur.

Bien qu'évident vu de l'extérieur, ce sentiment d'abandon était difficile à identifier pour Théophile, car cela pourrait être interprété comme un jugement sur sa mère, une trahison en quelque sorte, complètement impensable pour ce fils dévoué. En réalité, il ne s'agit aucunement de faire quelque reproche que ce soit, mais simplement d'offrir à un enfant blessé la compassion dont il a besoin pour se construire. Il s'est ainsi libéré encore plus de cette partie de son histoire personnelle et des « croyances » qu'elle avait pu créer en lui (« je ne peux rien faire », « je suis abandonné », « on ne veut pas de moi », etc...

Lors ce cette séance, Théophile a eu l'occasion de dialoguer avec l'enfant qu'il avait été. Il commente : « Ce n'est pas facile parce que on s'y croit vraiment et qu'on a envie de dire plein de choses au petit. » Il ne se sent pas encore assez fort pour « retourner vers l'enfant » et lui en dire plus, mais précise « je lui ai déjà dit beaucoup de choses ».

Théophile sait maintenant qu'il a en lui des ressources insoupçonnées, pour faire face à la vie. Il raconte : « ce souvenir est beaucoup moins douloureux, je me sens soutenu, ce qui n'était pas le cas, d'ailleurs je n'y avais jamais pensé. »

Nouvelle note : Quand vous travaillez sur votre histoire, pensez-vous que la personne que vous étiez au moment de l'événement, enfant ou adulte, ait eu le soutien nécessaire ? Nous sommes parfois prompt à nous juger. Comment jugeriez vous un autre enfant ou une autre personne qui vivrait la situation à laquelle vous avez dû faire face ?

Pour Théophile, tout cela fait beaucoup de réalisations soudaines. Je lui demande si cela ne fait pas un peu bizarre de se sentir soudain soutenu, alors que dans la réalité, rien n'a vraiment changé. « Bizarre oui, mais j'ai toujours été tellement un rêveur, que ça ne change pas vraiment. ». Pourquoi avez vous toujours été un rêveur ? « Parce que je n'avais pas envie de vivre ce qui se proposait à moi ».

Le problème est que, soyons clair, nous ne pouvons pas fermer les yeux et nous dire que ce qui arrive dans notre vie n'arrive pas vraiment. Nous pouvons par contre choisir la manière dont nous voulons réagir. Ce qui nous amène à une dernière série, afin d'aider Théophile à se prendre vraiment en mains :

Même si tout ça est quand même un peu bizarre, j'ai toujours été un rêveur parce que c'était un bon refuge, et je me demande si je ne peux pas transformer mon rêve de refuge … et transformer mes rêves pour créer ma réalité ...

Théophile semble beaucoup plus détendu et pense avoir besoin d'un peu de temps « pour que tout se mette en place ».

 

Suivi à 4 mois

Théophile continue son travail personnel, et précise : « J'ai vraiment aimé faire cette séance avec vous, cela m'a permis de prendre conscience de certaines choses, notamment par rapport à mon père et ma mère. Je me sens aujourd'hui bien mieux dans mes relations avec eux. En revanche, je vais bientôt refaire une séance avec vous pour travailler sur le sentiment d'abandon qui provient en partie de ce soir là. Mais je tiens vraiment à préciser que depuis lors, je suis beaucoup plus libéré ».

Cette libération s'est répercutée sur le domaine professionnel, et il a trouvé son premier CDI. Pour les autres domaines, toutes les possibilités sont ouvertes !

Tapotez bien !