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Le mal de dos peut être empiré en "portant" des situations stressante. Mary porte la lourde charge de soutenir son mari atteint de la maladie d'Alzheimer'. Son dos s'en ressent. Et elle a tapoté...

Marie rend visite dès qu'elle le peut à son mari, John, qui est depuis deux mois dans une maison de retraite spécialisée pour les patients de la maladie d'Alzheimer. Elle constate parfois de petites évolutions de la maladie. A la dernière visite, elle est cependant choquée de le trouver courbé en deux, quasiment à 90 degrés.

Lors de la session du lendemain, elle me parle de sa propre douleur dans le dos. C'est une vieille douleur qui revient régulièrement, mais à bien y réfléchir, cette fois, elle se trouve "juste à l'endroit où il m'a indiqué qu'il avait mal". Tout en décrivant la douleur, elle réalise que cela ressemble fort à une "douleur de solidarité", une manière inconsciente d'essayer d'alléger la douleur de John.

Elle a déjà tapoté dessus et la douleur "n'est plus qu'à 3-4". Nous tapotons quand même ensemble sur cet aspect de "douleur solidaire". Après une dizaine de minutes la douleur n'est plus qu'un vague inconfort.

Mais la douleur n'était qu'un symptôme. L'idéal serait d'éliminer la source de ce symptôme, dans ce cas le choc d'avoir vu son mari ainsi.

Nous ne vivons heureusement pas tous de Traumatismes avec un grand T dans notre vie. Par contre, nous recevons tous des chocs qui peuvent (ou pas) se transformer en "mini-traumatisme". Les définitions d'un traumatisme abondent, je préfère la version simple qui définit un traumatisme comme la résultante d'une situation difficile que nous ne pouvons contrôler et à laquelle nous ne savons pas réagir. Très logiquement, notre inconscient "met le choc de côté" pour pouvoir "le gérer plus tard", quand nous aurons trouvé la solution. Malheureusement, la solution arrive rarement d'elle même, et le choc peut ressortir sans prévenir, sous forme de problème physique ou émotionnel, parfois des années plus tard.

Il est impensable d'éliminer toute source de choc, mais nous pouvons apprendre à gérer ces chocs dès qu'ils se présentent, dans la mesure du possible, et éviter de les transformer en traumatismes, aussi minimes soient-ils.

Pour en revenir à Marie, tout en tapotant, je lui demande de repenser au moment où elle a vu John courbé en deux, de sentir le choc tomber sur elle comme une grosse vague, et d'expirer fortement par la bouche pour permettre au choc de repartir aussi sec. L'idée est de ne pas stocker ce choc. Cela prend plusieurs tentatives avant de pouvoir visualiser la scène paisiblement.

Une fois le choc éliminé, un nouvel aspect se présente : l'infinie tristesse non exprimée de voir John souffrir ainsi. Toujours en tapotant, je questionne le besoin, très compréhensible, mais peut être pas nécessaire, de se sentir triste :

  • Est-il possible que votre tristesse l'aide?
  • Oui parce que ça peut le faire réagir. Par exemple je lui dis de se tenir droit, et quand il pense à moi, je me dis qu'il va se redresser. Ca a marché pendant longtemps.
  • Etait-ce votre tristesse qui l'aidait à se redresser?
  • Non, pas vraiment.
  • Imaginez que vous ne soyez pas bien et qu'il vienne à côté de vous et que vous le voyiez se décomposer de tristesse, est-ce que ça vous aiderait?
  • Non, surement pas!
  • Est-il possible que vous n'ayez pas BESOIN d'être triste pour lui?
  • Bien sûr, oui.
  • Est-il possible qu'en le voyant souffrir, au lieu d'alimenter votre tristesse, vous renforciez votre amour et votre capacité de compassion? En lui "envoyant"  un rayon d'amour qui parte de votre coeur, par exemple?
  • C'est ce que j'avais fait, mais quand je me suis retrouvée seule avec lui, j'ai été à nouveau envahie par la tristesse.

Encore une fois, compte tenu de la situation, il n'est pas toujours évident d'arriver seul à la sérénité. En continuant à tapoter, nous ramenons cependant la tristesse à un niveau très bas. Il y a eu d'autrs chocs, et il y en aura d'autres, mais au moins celui là est maintenant dans la catégorie "sans intensité" et ne donnera pas lieu à une réaction désagréable dans le futur.

Marie a choisi d'utiliser l'EFT pour alléger sa charge et soutenir son mari par l'amour plutôt que par l'inquiétude ou la tristesse.

Et vous? Comment soutenez-vous moralement les personnes qui comptent dans votre vie?