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J'offre aux personnes avec qui je travaille un suivi par mail, dans la limite bien sur du raisonnable. En général, il suffit de quelques minutes pour répondre et débloquer une situation. Ce mail m'est arrivé dans ce contexte, et réunit des problèmes plus que récurrents pour beaucoup de personnes. C'est pourquoi j'ai demandé à son expéditrice, qui a choisi le pseudo de  "Sophia" l'autorisation de publier ceci, dans l'espoir que cela puisse VOUS aider.  Puisque vous êtes en train de lire cet article, je suppose que quelque chose dans le titre a résonné en vous?

Voici quelques éléments de réponse point par point:

Bonjour Christine, bon ce n'est pas sympa ce que je fais.

Sympa pour qui? Pour vous ou pour moi? Vous ne pouvez décider ce que JE pense. JE choisis si je veux vous lire ou vous répondre, je peux donc choisir ce que je trouve sympa pour moi ou pas. Que choisissez-VOUS? Ecrivez vous pour le plaisir de ne pas être sympa ou pour une autre raison? Vous qui lisez ceci et n'osez peut être pas demander de l'aide quand ça ne va pas, que ce soit à votre entourage ou autre, pensez-y. Si vous vous sentez assez en confiance pour demander, autorisez la personne à qui vous vous adressez le choix de ce qu'ELLE en pense. Si vous avez choisi de donner votre confiance à cette personne, elle saura vous dire quand elle ne peut aider. Et si elle ne sait pas le dire, vous lui donnerez l'occasion d'apprendre à définir et communiquer ses limites?  Dans tous les cas, si demander de l'aide vous amène culpabilité, honte ou autre réaction de ce genre, c'est une piste à tapoter.

j'ai envie d'envoyer tout balader (les rondes, les tap tap)

Que le premier tapoteur à qui ce n'est jamais arrivé se lève! (Tiens, on dirait que tout le monde reste assis...)

Voilà une réaction tout à fait normale et habituelle. J'ai eu la même, et nombre de personnes avec qui j'ai travaillé se reconnaitront aussi. L'EFT peut donner l'occasion de "merveilles minutes", et on peut s'impatienter si ça n'arrive pas en continu et que l'on s'est imaginé que ça devrait. Mais les merveilles-minutes restent une exception, pas la règle. Sophia a un historique complexe et même si elle a pu faire l'expérience de merveilles minutes et pourra encore en faire, elle a une longue liste de croyances limitantes et de traumatismes anciens et moins anciens, très profonds ou plus superficiels. Cela demandera probablement un investissement de quelques mois de sa part, même si tout est possible en EFT, et que ça pourrait être plus court qu'on ne pense. Il est normal de se sentir découragé(e) à un moment où à un autre.

Si cette envie de dire zut (ou quelque chose de plus fort :-) vous arrive, vous avez de multiples choix. Par exemple (liste NON limitative!) : A - décider que le jeu n'en vaut pas la chandelle et laisser tomber cette solution. Peut être que l'EFT n'est pas pour vous et que vous trouverez ailleurs VOTRE solution... ou peut être pas. Que vous dit votre intuition? B - Vous demander ce que vous diriez à une personne que vous aimez et qui se retrouverait dans une situation similaire : "laisse tomber, tu n'y arrivera jamais" ou quelque chose du genre "je comprends que c'est difficile pour le moment, tu te sens bloquée, c'est normal de se sentir découragée. Mais tu te souviens de cette fois où tu m'as dit que ça t'avait vraiment aidée. Ca vaut peut être le coup de continuer encore pour voir?" Rappelez-vous qu'il s'agit d'une personne que vous aimez, que vous avez donc envie d'aider... Que feriez vous? Et si cette personne que vous aimez était... vous même? C - Choisir de faire une bonne colère... et de tapoter en même temps. Et si ça vous permettait de passer le cap? D - Vous demander si cette situation vous en rappelle une autre. Peut être trouverez vous une piste à tapoter qui pourrait lever ce blocage? Quels autres choix voyez vous?

mais si j'arrête je me dis que je suis nulle.....

Ah! S'agirait-il d'un jugement que vous portez sur vous même? Et si oui, est-ce vraiment le vôtre ou celui qu'une autre personne vous a appris et que vous avez cru? Dans les 6 premières années de notre vie, nous absorbons tout ce que font ou disent "les grands" comme l'image de la vérité. De manière complètement inconsciente, nous reproduisons ensuite ce que nous avons "appris". Il suffit qu'un parent ou un prof vous ait dit "tu es nulle", soit de manière répétitive, soit à un moment où vous étiez particulièrement vulnérable, pour que vous ayez enregistré l'information comme une "vérité", une de ces fameuses croyances limitantes. Et pour que vous vous le répétiez à plaisir, de manière d'autant plus inconsciencte que c'est devenu un automatisme.

Maintenant que vous en avez conscience, avez vous envie de continuer à perpétuer ce jugement et l'impression qu'il laisse en vous et sur votre moral? Ou avez-vous plutôt envie de changer le script?  Changer le jugement et exprimer autre chose? Par exemple "je me dis que j'ai un choix"?

Plus vous vous dites "je suis nulle" (ou ridicule, ou coupable, ou incapable, ou faible, ou irrécupérable etc...), et plus vous y croyez, et plus vous trouvez de moyens de vous prouver que c'est vrai. Notre subconscient aime avoir raison et va nous aider à trouver des preuves que ce sur quoi nous sommes concentrés est vrai. L'exemple classique est le fait de voir partout des voitures rouges quand vous venez d'en acheter une.

Alors tant qu'à faire de vous concentrer sur une idée ou de vous rabâcher quelque chose, pourquoi ne pas rabâcher quelque chose de plus agréable? "Je suis calme et détendue", par exemple? (c'est ce que j'utilise quand je sens la tension qui monte, Avant je me disais "je suis énervée". ;-) Trouvez une qualité qui vous fait du bien et que vous voulez cultiver. Faites-en votre nouveau refrain.

dans ces conditions, c'est mon entourage proche qui paye

Encore une réaction très souvent rencontrée. La meilleure défense c'est l'attaque diront certains. Et tant qu'on s'en prend aux autres, on est sur de ne pas avoir à regarder notre vrai problème en face. Avez vous déjà fait l'expérience vous même ou vu quelqu'un qui fait face à une personne ou même un animal agressif avec un calme imperturbable? L'agressivité tombe parfois d'un coup, parfois cela met plus de temps. Mais au bout du compte elle tombe. Gandhi est l'expert dans ce domaine! Et si il ne s'agissait pas de défense? Et s'il s'agissait de reconnaître votre souffrance et vous donner amour, compassion, gentillesse, appelez le comme vous voulez? Imaginez à nouveau l'ami(e) dans la même situation. Vous pourriez alimenter voire attiser son ressenti par esprit de soutien. "Tu as bien raison de démoraliser et d'avoir envie d'envoyer tout balader, ça ne sert à rien de toutes les façons" Est-ce que ça l'aide vraiment?

Ou vous pourriez l'aider à voir la chose sous un angle différent. Encore un autre choix...

Petit clin d'oeil, si vous vous autorisez à tapoter encore "juste une fois", je vous conseillerais justement de tapoter sur ce découragement, cette envie de tout envoyer balader. Concentrez vous sur ce sentiment, et continuez à tapoter. En règle générale, au bout d'un moment, l'envie de tout envoyer balader se transforme. Soit elle vous amène sur un événement particulier qui requiert votre attention, soit il disparait tout simplement. Essayez?

Quoiqu'il en soit, si vous deviez garder un seul "il faut" dans votre vocabulaire, ce serait sans doute celui ci :

il faut TOUJOURS cultiver l'espoir, aussi minime soit-il parfois, et rester tenace dans votre exploration de votre bien-être. Quel que soit l'outil que vous utilisez, vous méritez votre bonheur. Continuez, vous le trouverez sur votre route, même si ce n'est pas sous la forme sous laquelle vous pensiez le trouver à l'origine.

Est-ce que cela vous a aidé? Commentez ci dessous ou contactez-moi ici.

 

La réponse de "Sophia" pourrait vous donner d'autres idées

Depuis que je me suis exprimée pour vous dire que j'en avais ras le bol, je me débrouille de quelques "taps taps" créés deci delà, avc mes ressentis, avc mes mots, avc mon instinct.

Cette situation arrive parce que forcement quelquechose d'Enorme arrive, et ça fait peur.. " panique a bord"!!..et comme vous le disiez à travers votre exemple de voiture rouge, hé bien, moi, en ce moment , je ne cesse de créer des situations où je peux retrouver que je suis bien nulle, ridicule, bonne à rien... Bref, ces mots restent durs à dire..( malgré la routine et la ronde faites ce matin au réveil). ... Voyez, je ne lâche rien ;)
Je trouve votre réponse impec, un peu comme une "classe libre service" où on peut venir choisir ce qu'il nous convient dans l'instant... Ce texte laisse une grande liberté, il permet de ne pas culpabiliser, de se rencontrer dans une forme de tolerance .. Je le trouve très humble... Je l'ai lu un bon nombre de fois avant de pouvoir lui donner un sens... Et cela apporte le calme ...
Je ressens aussi que j'ai un Grand besoin de m'exprimer, de dire lorsqu'une situation me déplaît ... Peut-être est-ce le fait de m'être tue pendant 20 années... Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle je me suis formée à la CNV ( communication non violente) pour me permettre de dire sans perdre les gens... Savoir dire, savoir s'exprimer...mais pouvoir DIRE ET NE PLUS GARDER EN SOI .... Oufff!!
Merci à Sophia de ce partage.