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Deborah Mitnick partage avec nous une étude de cas concernant sa mère, avec toute sa perspicacité, sa chaleur et son esprit. Je vous demande de lire cette étude plusieurs fois parce qu'elle a une grande valeur à plusieurs niveaux.

Je ne peux concevoir quelqu’un qui étudie ces méthodes avec plus de soins que Deborah. Elle étudie tout ce qui est publié dans le domaine de l'EFT avec l'enthousiasme d'un enfant et l'œil critique d'une pro chevronnée. Je le sais personnellement car Deborah et moi avons passé des heures, des heures et des heures au téléphone. Des questions, encore des questions, toujours des questions. J'aime les étudiants curieux. Grâce à cette application, elle a élevé la maîtrise de ses méthodes à un niveau fortement intuitif (qui veut peut en faire autant, d'ailleurs). Elle a étudié avec attention tous les enregistrements d'EFT PLUSIEURS fois et a digéré chacune des nuances qui y apparaissent (et il y a UN GRAND NOMBRE de nuances). Cela devrait être évident à la lecture de son message ci-dessous.

Par ailleurs, beaucoup d'étudiants regardent 2 ou 3 enregistrements pour se faire une idée, puis commencent directement à appliquer l’EFT. Ils ignorent complètement les trésors que contiennent ces procédures, la phraséologie et les différentes approches présentées dans ces enregistrements. On peut faire beaucoup avec la mécanique simple d'EFT, naturellement. Ceci a été démontré à plusieurs reprises. Mais ceux qui prennent le temps d'étudier vraiment l’“art de la pratique” (le mien et d'autres) contenu dans ces enregistrements (y compris les plus avancés) sont ceux qui s’élèvent au-dessus du peloton et deviennent des maîtres dans ce domaine.

Voici donc le message de Deborah. Veuillez noter sa capacité à discerner les questions fondamentales et son utilisation astucieuse de la phraséologie.

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P.S. Il y a un élément spirituel IMPORTANT dans ce cas-ci. C'est une personne qui en touche une autre. Les larmes et le sentiment d'être «ensemble» améliorent la qualité de cette expérience de façon palpable. Je sais que la cliente est la mère de Déborah et je me rends également compte qu'on ne tient pas tout à fait compte de l'éthique professionnelle qui demande ne ne pas “devenir trop proche” (mes mots) du ou de la client(e). Je vous laisse juger de l'importance de ce point.
Cependant, en ce qui me concerne, j'ai obtenu mes meilleurs succès lorsque je me sentais suffisamment proche de mon/ma client(e) pour ressentir la guérison en moi-même autant qu'en cette personne. Il y a une expression dans  «Un Cours En Miracles» qui dit : “ils entrèrent deux par deux dans l'arche de paix.”

[NOTE : Cet article est une traduction de l'article original publié par Gary Craig, Fondateur de l'EFT.  L'original est disponible ici. ]

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par Deborah Mitnick

Ma mère de 84 ans a la maladie d'Alzheimer. Elle est perdue et effrayée, mais essaie de continuer à vivre normalement. Elle continue à aller au théâtre et à l'opéra et déjeune avec ses amis.

Je n'ai pas été très “forte” lorsqu'il a fallu accepter son déclin mental. Je continue à m'attendre à voir la femme à l'esprit vif, intelligente, intéressante, qu'elle avait l'habitude d'être. Mais ce n’est plus elle. Et j'ai gardé mes distances et je l’ai critiquée en moi-même de changer mentalement. (Naturellement, je sais qu'elle n’y peut rien, mais nous ne parlons pas de rationnel dans ce cas.)

Elle souffre de douleur physique depuis le mois dernier lorsqu'elle s’est abîmée la jambe en voiture. (En raison de la douleur, elle a même des difficultés à conduire sa Datsun 300 ZX à embrayage automatique!)

Elle a essayé toutes sortes de médicaments et elle a dû se munir d'une canne quand la douleur est devenue trop forte.

Je lui ai demandé si elle voulait essayer de tapoter pour cette douleur et elle a accueilli la suggestion positivement. Elle m'a demandé de tapoter pour elle parce qu'il lui est devenu difficile de suivre ce qu'elle doit faire maintenant.

Pendant notre première session, nous avons tapoté sur sa “jambe douloureuse”, mais la douleur est restée identique. Je lui ai alors demandé comment elle ressentait la douleur. Elle m'a répondu qu'elle ressentait “une sensation de poids et de lourdeur” et que c'était une “contrainte.”

Nous avons tapoté pour “la douleur émotionnelle de la jambe”, “la sensation pesante de vieillir” et “le poids et les fardeaux qui me pèsent maintenant.” Ma mère a pleuré quand nous avons tapoté sur ces questions. Nous avons tapoté pour “j'ai eu toutes ces contraintes dans ma vie.” Et la douleur a diminué.

Mais elle n'a pas disparu.

Je lui ai demandé si elle portait un jugement au sujet de cette blessure. (Elle a toujours été une perfectionniste.) Elle a dit, “j'ai pu avoir fait une chose idiote quand je suis allée au bowling et je n'aurais pas du le faire. Je suis inquiète de ne plus jamais pouvoir marcher.

Nous avons tapoté sur “bien que je me sois toujours fait fort d' être parfaite, parfois je suis simplement humaine. Je fais du mieux que je peux et parfois, simplement, les choses se passent hors de mon contrôle.

Avec cette phrase, la douleur a disparu ! Ma mère s'est sentie merveilleusement bien, et elle a senti que je m'occupais d'elle! Je me suis sentie près d'elle, tout en tendresse et douceur.

La douleur a disparu pendant quatre jours environ, mais elle est revenue. Je me suis demandée pourquoi. Elle a dit qu'elle ne se rappelait pas de ce sur quoi nous avions tapoté, mais elle s'est rappelée que ça l'avait aidé. (La douleur est-elle revenue car ce que nous avions fait avait disparu de sa mémoire ?)

Ma mère m'a demandé si je l'aiderais encore, et je l'ai fait hier. Dans ma phase d'évaluation, je lui ai demandé de décrire les sensations qu'elle avait. Elle a dit, “j'ai mal dans le pli derrière le genou et dans la partie ramollie juste en dessous. Il y a cette sensation de poids, et je dois maintenir mon genou soutenu (avec un oreiller). Parfois je mets deux doigts dessus (en appuyant) et je me sens mieux pendant un moment.

Les symboles me sont alors clairement apparus!

Nous avons tapoté sur “bien que j'ai une douleur dans la jambe et que mon cerveau se sente ramolli…” Elle a approuvé de la tête. Oui. C'était ça.

Nous avons tapoté sur “quoique toutes ces émotions pesantes arrivent avec l'âge…” Elle approuva encore. Elle devint plus consciente de tout cela.

Et alors j'ai pensé aux deux doigts. Que signifiaient-ils ?

J'ai pensé à la difficulté qu'a été pour ma sœur et moi de voir le déclin de ma mère. J'ai pensé à la façon dont nous évitons de faire face. Nous voulons juste retrouver notre maman !

Je lui ai demandé de tapoter sur “quoique j'aie besoin de l'appui des personnes qui m'aiment, et quoiqu'il est parfois difficile pour mes filles de me le donner, je mérite cet appui. Je l'ai donné aux autres durant toutes ces années, et maintenant j'en ai besoin de la part des personnes qui m'aiment.

Ma mère a commencé à pleurer, pleurer et pleurer.

Je lui ai dit, “je vais dire les mots pour toi.

Mais je ne pouvais pas. Je pleurais avec elle. J'ai bercé sa tête sur mon épaule et je l'ai tenue, je l'ai étreinte et ai tapoté sur elle tandis qu'elle faisait des bruits que je me rappelle avoir fait quand j'étais une petite fille effrayée.

J'ai commencé à me rappeler que j'avais par le passé eu besoin d'elle et qu'elle a fait son possible pour être là pour moi.

Maintenant elle a besoin de moi. Le tapotement m'aide à réaliser cela. Je veux être là pour elle maintenant. Je suis maintenant prête à lui pardonner pour le mal que j'ai pu sentir qu'elle me faisait et que je sens peut-être encore. Je suis maintenant prête à être plus proche d'elle au niveau du cœur.

Le tapotement nous a rapprochées.

Sa douleur à la jambe est partie pour l'instant. Je recommencerai à travailler avec ma mère, si la douleur revient.

Mais la plupart du temps, je veux juste être avec elle maintenant. Je veux que quelques heures de qualité nous soient laissées tandis qu'elle peut se rappeler de moi. Je veux me rappeler avec elle. Je veux l'aimer. Je veux être en paix avec elle.

Deborah Mitnick, LCSW-C