Sélectionnez votre langue

Recherche

Anna a bien entendu parler de l'EFT par le passé, a exprimé plusieurs fois sa curiosité, et même presque essayé. Mais elle gardait ses distances par rapport à cette curieuse méthode. Cependant lorsqu'elle a mentionné qu'elle allait subir une petite opération et que je l'ai informée que là aussi, l'EFT pouvait aider, elle m'a prise au mot, et s'en est trouvée satisfaite !

Je lui ai rendu visite 2 jours après qu'une petite hernie abdominale ait été extraite aux environs de son plexus solaire. Cette hernie s'était déclarée 9-10 mois au préalable, et devait être enlevée avant de s'aggraver.

En m'accueillant, elle se déplaçait avec précaution, légèrement courbée. Elle m'expliqua brièvement l'opération. Son chirurgien, respecté et en qui elle avait toute confiance, l'avait copieusement avertie que la cicatrisation serait douloureuse, très douloureuse, en particulier du fait qu'Anna était très mince. Jusque dans la salle d'opération où, avant qu'elle ne reçoive son anesthésie générale, il le lui rappelle à nouveau.

Le lendemain de l'opération, elle a reçu plusieurs doses d'analgésiques, mais ressentait quand même une douleur de 6-7 sur une échelle 0-10 (10 étant le pire). Avant qu'elle ne quitte l'hôpital, le chirurgien lui a fait une ordonnance pour de nouvelles doses, pour lui éviter de trop souffrir durant cette guérison. Heureusement, Anna était décidée à voir comment l'EFT pouvait vraiment aider, et bien que j'aie oublié de le mentionner, n'avait pris aucun médicament le surlendemain quand je suis venue la voir, de manière à ce que nous puissions travailler sur la douleur réelle.

Elle décrit la douleur comme « pas si forte », 7/10, avec un picotement constant. Je lui ai indiqué les points à tapoter, et ai demandé qu'elle répète tout ce que je dirais et ferais, à moins que ce soit douloureux ou désagréable. Il serait long et inutile de retranscrire ici toutes les séries, mais voici quelques extraits de chaque série, chacune étant dirigée sur un aspect différent de la cicatrisation. Si vous êtes un habitué de l'EFT, vous remarquerez également que nous avons utilisé des alternatives au classique « je m'aime et je m'accepte complètement ». La première série était du genre :

Même si je ressens ce picotement douloureux, je suis une bonne mère. Même si je suis supposée avoir mal, il m'a prévenue, peut-être qu'il ne sait pas tout ?

Ce picotement douloureux... Comment ces tapotements peuvent-ils aider ? C 'est si ridicule !

Anna rit en répétant ce dernier commentaire, mais rire était douloureux, nous avons donc repris notre sérieux. Après tout, on ne rit pas de la douleur ? Ou bien... Si?

Tout en tapotant, je lui ai suggéré de visualiser sa douleur, qu'elle voyait rouge, être progressivement remplacée par la guérison (blanche). En 2-3 minutes, la douleur était descendue à 2-3, le picotement avait disparu, mais elle ressentait une tension. D'où la 2ième série :

Même si je sens une tension, il fallait s'y attendre, le chirurgien m'avait prévenue, je suis reconnaissante de ne plus avoir de picotement.

Les points sont serrés... C'est mécanique... Logique...

Cette fois, j'ai suggéré à Anna de visualiser une baguette magique qui touche chaque point de suture et de voir la guérison en accéléré, pour finir avec une peau normale. Nous n'avions aucune idée du nombre de points de suture sur les différentes couches musculaires et autres, nous avons décidé qu'il y en avait 10, chacun cicatrisant indépendamment, en finissant par les points apparents sur la peau. Anna, maintenant libérée de toute douleur, était de plus en plus intriguée.

Elle se demandait en particulier la raison de tous ces avertissements sur la douleur. Je lui ai expliqué que son chirurgien ne l'avait aussi profusément avertie que parce qu'il pensait que c'était honnête et adéquat. J'ai cité David Servan-Schreiber, médecin de renom, soulignant dans une conférence qu'en tant que médecin, il avait très justement appris à ne pas donner de faux espoirs, mais que parfois la science nous donnait de faux désespoirs. Il proposait à chacun de « se battre pour un espoir VRAI ».

Anna étendit son bras à ce moment et grimaça légèrement. Un nouvel aspect à tapoter :

Même si je ne peux pas m'étirer, je risque de faire une bêtise, d'abîmer quelque chose...

Une série très courte, une minute, peut-être. Rire ne semblait plus être un problème. Picotements et tension avaient disparu, s'étirer était plus facile, et son maintien beaucoup plus détendu.

Nous aurions pu arrêter à ce stade, mais après que j'aie répondu à diverses questions d'Anna sur « comment ça marche ? » elle mentionna qu'elle devait enlever le pansement avant de prendre une douche et se sentait mal-à l'aise à cette idée (8/10). Son commentaire s'est vite transformé en une nouvelle série :

Même si j'ai peur d'enlever ce pansement,... je risque de m'évanouir... je ne veux pas voir ça sur mon propre corps...

Encore une série très courte. Plus d'anxiété, mais elle ajouta : « sauf bien sûr que je VAIS avoir mal quand je vais l'enlever ». Un signal pour la série suivante !

Même si je VAIS me sentir mal en voyant les points, je le sais, c'est comme si j'étais programmée, je choisis de changer de programme.

et si c'était facile ? … et si je ne ressentais que de la curiosité ? … Et si il n'y avait ni peur ni douleur ?

Elle avait maintenant hâte d'en finir et enleva le pansement. Facilement. Parfaitement à l'aise.

Nous avons fait une pause pour une série positive. La plupart du temps nous utilisons l'EFT pour nettoyer une douleur, physique ou émotionnelle. Nous ne pensons pas forcément à tapoter quand tout va bien. Mais dans ce genre de situation, j'ai remarqué que beaucoup de personnes sont enchantées du résultat, mais pas très sûres de ce qui va se passer une fois la séance terminée. Je préparais donc Anna au cas où elle ait également ce souci, cultivant la joie du soulagement.

Même si je suis surprise que ce soit si facile et agréable, je choisis de me baser sur ce sentiment pour me construire une cicatrisation plus facile. .

Je m'attendais à avoir peur, mais je n'ai pas peur. Je m'attendais à voir du sang, mais c'est tout blanc, Je m'attendais à me sentir anxieuse, c'est tellement agréable de se sentir bien... Je suis si reconnaissante de tout cela...

Ce n'était que quelques secondes, mais quelques secondes qui se sont avérées utiles pour alimenter la dernière série d'EFT, basée sur les réponses d'Anna à mes vérifications finales :

Même si je ne suis pas bien sûre de ce qui va se passer maintenant ...

pas sûre que je puisse faire ça toute seule, je pourrais faire une erreur, ou un faux mouvement, ou gâcher quelque chose, ça pourrait se rouvrir... J'autorise mon corps à cicatriser au niveau cellulaire, je choisis de trouver mes mots facilement et naturellement. Je choisis de guérir rapidement et aisément, dans mon corps, mon cœur et ma tête. Merci.

Lorsque nous nous sommes levées à la fin de la séance, elle se déplaçait plus librement et se sentait plus détendue. Avant de partir, je lui ai suggéré d'y travailler plusieurs fois par jour, en visualisant chaque point cicatrisé et laissant des tissus lisses, en bonne santé et souples, et de tapoter si une gêne ou de la douleur réapparaissait.

Suivi à 3 semaines.

Anna y a travaillé plusieurs fois pendant les 3 premiers jours, et a ensuite décidé que le léger inconfort restant ne nécessitait pas de continuer. Elle retourna au travail comme prévu 5 jours après l'opération. Cependant, contrairement au plan, elle n'a eu besoin d'aucune assistance médicamenteuse pour la douleur. Elle a suivi les conseils de son chirurgien, ne conduisant pas pendant une semaine et ne portant rien pendant un mois. Elle n'a pas eu besoin de le revoir, la guérison s'étant effectuée parfaitement.

Merci Anna d'avoir partagé cette expérience, On peut se demander en quoi la guérison d'Anna aurait pu être différente si elle n'avait pu que se baser sur les avertissements répétés, et disons-le, plutôt inquiétants, de son chirurgien à propos de douleur. Se serait-elle détendue de la même manière, permettant à son corps de se concentrer sur la cicatrisation ? Ou aurait-elle entravé sa guérison en dépensant une énergie précieuse pour gérer peur et stress, en plus du stress engendré par son rôle de mère er un travail très prenant?

Peut-être qu'un jour, les praticiens EFT travailleront systématiquement avec les patients avant (quand c'est possible) et après une opération pour assurer la transition vers une guérison plus rapide et moins douloureuse ? De plus, on peut se demander dans quelle mesure cela améliorerait les coûts médicaux, et la charge de travail du personnel hospitalier...