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 La culpabilité des soignants est souvent mise de côté. Mary ne faisait pas exception, et malgré toute l'attention qu'elle mettait à soutenir son époux atteint de la maladie d'Alzheimer, la culpabilité était toujours sousjacente...

Presque 4 ans après sa première rencontre avec l'EFT, 4 ans depuis le temps où simplement prononcer le mot Alzheimer était impossible, Mary a maintenant fait face à peu près à toutes les situations possibles et imaginables dans ce contexte. Elle a passé toutes les étapes. John est maintenant dans une maison de retraite où elle lui rend visite 2 fois la semaine.

Au cours de ces 4 ans, Mary, seule ou en session, a utilisé l'EFT pour gérer son rôle d'aidante ou accompagnante. Au passage elle a évacué un certain nombre de ses propres traumatismes, à priori non reliés à la situation actuelle, et changé beaucoup de ses « croyances » sur la vie, et ses anciens programmes. L'un de ces programmes est le programme « culpabilité ». Evacuées, la culpabilité d'avoir un mari malade, la culpabilité de ne pas pouvoir faire face seule, la culpabilité de ne pas toujours avoir réagi avec amour et sérénité devant la maladie, la culpabilité d'être en bonne santé, la liste est longue. Et pourtant...

Elle continue avec des séances d'EFT régulières, et lors de l'une d'elle, de retour de vacances, elle me raconte que la semaine précédente, elle a rendu visite à John la veille d'un départ pour aller chez son fils quelques jours. Peu après son passage à la maison de retraite, le téléphone sonne... C'est l'infirmier de la maison de retraite, qui explique que John, en général très doux, et physiquement « diminué, » ayant perdu 20 kg dans les derniers mois, a eu une telle crise de violence que 5 personnes n'ont pas suffi à le maitriser. Le personnel en est venu à appeler les pompiers à la rescousse. De là, la machine s'est mise en marche, les pompiers ont appelé le SAMU, et John est à présent en route pour un hôpital proche ! Je vous laisse imaginer votre réaction dans ce genre de scénario catastrophe !!

Pourtant Mary me raconte le plus calmement du monde comment elle a appelé l'hôpital, qui n'était encore au courant de rien, puis à nouveau la maison de retraite, elle a envisagé de ne pas partir, ayant tout de suite fait le lien entre son départ imminent et la réaction de John, peut-être liée à une peur d'être abandonné, puis finalement décidé de partir quand même. Elle a évidemment tapoté, et a parfaitement géré seule la situation. Quand je lui demande si elle s'est sentie coupable de partir, elle me répond, « non, je sais que je ne pouvais rien y faire, j'ai eu raison de partir ». Depuis, tout est rentré dans l'ordre, John avait été adorable avec les pompiers et à l'hôpital, où tout le monde se demandait ce qu'il faisait là. Il était rentré le lendemain sereinement au bercail, et depuis tout allait bien. La veille, Mary lui avait rendu visite et avait eu une après midi très agréable.

Alors quand je lui demande si elle veut quand même tapoter un peu sur les restes de culpabilité, histoire de nettoyer, elle répond « vous croyez ? ». Le meilleur moyen de décider était de se remettre au moment du coup de fil, revivre l'annonce de la situation. « A combien est votre culpabilité ? », La réponse fuse : « A ce moment là, au moins 8!. Mais tout va bien maintenant ! » Ceci dit, Mary me fait confiance quand je lui fais remarque que 8 n'est pas « plus de culpabilité », et nous faisons une première série :

Même si si j'ai encore cette culpabilité énorme en moi (« ceci dit elle est passée » commente Mary) je m'aime et je m'accepte complètement (bâillements à l'appui!)

Toute la série est ponctuée de commentaires de la part de Mary qui se demande si ceci est bien nécessaire. Cependant, ses bâillements répétés et profonds montrent qu'il se passe quelque chose.

A la fin de la série, elle remarque encore : « Evidemment vous vous pensez que la culpabilité était encore à l'intérieur, mais une fois que j'étais partie, je n'y ai pas pensé. ». Je lui rappelle que je n'ai pas inventé son « 8 » et lui demande de se remettre en situation. Je décris la scène pour elle, départ imminent, 5 personnes pour le maitriser, les pompiers, le SAMU... Comme Mary résiste à l'idée de mesurer sa culpabilité, je lui demande de fermer les yeux, de se remettre dans la scène, de localiser sa culpabilité dans son corps, et « si vous deviez la mesurer, à combien serait-elle ? » 4 ! Je n'ai pas pour habitude de « forcer » une personne à tapoter sur quelque chose en particulier, mais dans ce cas, j'ai juste suivi mon intuition.

Même si j'ai toujours ce reste de culpabilité dans mon cœur et dans ma poitrine, je suis reconnaissante que John soit bien encadré. Et je suis reconnaissante de la merveilleuse journée d'hier. (la visite de retour qui s'était parfaitement bien passée.)

Même si j'ai ce petit reste de culpabilité dans mon cœur et ma poitrine, je choisis maintenant de le laisser partir avec amour et reconnaissance, et je suis fière d'avoir su gérer aussi bien la situation.

Et c'est à la fin de cette série que ça devient intéressant. Mary insiste à nouveau qu'une fois partie, elle n'avait plus que le plaisir du voyage. Cependant, une fois remise en situation à nouveau, elle évalue rapidement sa culpabilité (celle qui n'existait pas mais qui était à 8...) à 1-2. Quand je lui demande pourquoi c'est soudain si bas, elle répond qu'on a travaillé dessus et que ça s'est bien arrangé, et on voit qu'il n'y a plus de trace, et ils ont changé ses médicaments, et tout va bien. Rien de tout ça n'est différent dans les faits par rapport à 20 minutes plus tôt... Nous parlons bien de ressenti...

Mais quand je lui demande pourquoi dans ce cas la culpabilité n'est pas à 0, elle précise « Si vous me remettez dans le fauteuil à côté du téléphone en entendant tout ça, c'est difficile que ce soit complètement 0. Je l'ai quand même reçue, cette culpabilité ».

Même si j'ai quand même reçu cette culpabilité, ça ne pourra JAMAIS être à 0, je m'aime et je m'accepte complètement.

Même si on m'a envoyé cette culpabilité, j'ai été OBLIGEE de l'absorber dans chacune de mes cellules, ça ne pourra JAMAIS être 0, 1 ou 2 c'est déjà beaucoup mieux que 8.

Je me suis d'ailleurs inspirée de cette série pour une série gratuite intitulée "Déraciner une culpabilité bien ancrée".

Avec Mary, je terminais sur :

Peut-être qu'en fait je n'ai plus du tout de culpabilité.

Peut-être que je me sens très tès bien sans culpabilité

et avant que j'aie le temps de dire le « merci » final, Mary rajoute à la volée : « peut-être que cette série c'était vraiment ce qu'il fallait pour compléter ». Et pour finir « C'était bien d'en avoir parlé. Elle est bien à 0 maintenant » !

Conclusion

Cette session ne présente pas de transformation extraordinaire. Mais la vie n'est-elle pas faite de moments ordinaires ? De petites joies et de petits bobos... qui au bout du compte, s'accumulent. Une somme de petits bonheurs peut créer un grand bonheur, c'est très bien, mais une somme de petits bobos... peut mener à de gros bobos !

Quand vous tapotez quotidiennement pour vous même, si vous avez l'impression qu'un problème est résolu et que pourtant vous y pensez, vous en parlez, posez-vous la question : est-ce vraiment résolu ? Cette séance montre aussi l'utilité de tapoter régulièrement avec d'autres qui voient ce que nous ne voyons pas.

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