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Mary pouvait monter et descendre les escaliers, mais chaque pas était un défi à relever. Son asthme et sa surcharge pondérale n'aidaient spas non plus. En quoi un travail émotionnel pourrait-il changer cela?

Nous avions déjà eu une session auparavant pour la débarrasser d'une douleur aux poumons, maintenant complètement disparue.

Nous avons commencé cette seconde session en nous concentrant sur l'asthme. J'ai demandé à Mary comment elle se sentait à l'instant présent. "L'asthme n'est pas gênant tant que je suis assise, mais les escaliers ne me conviennent pas du tout. Je suis facilement hors d'haleine et je ne sais pas comment faire." Ce n'est pas le genre de choses à me dire quand il y a des escaliers à proximité. En effet, l'EFT marche encore mieux quand nous sommes vraiment DANS le problème. Les escaliers allaient donc nous permettre de faire remonter le problème à la surface pour mieux le traiter.

Tout d'abord, nous sommes restées en bas des escaliers, tapotant sur l'anxiété que ressentait Mary à l'idée de devoir monter les marches. Quand cette anxiété fut assez descendue, nous avons monté tout l'escalier, simplement en tapotant "à blanc". Elle était surprise de constater que l'asthme était déjà moins aigu que ce à quoi elle s'attendait. Nous avons refait une série sur "ce reste d'asthme" avant qu'elle ne monte et descende à nouveau les escaliers, toujours en tapotant. La troisième ascension était bien plus facile. Nous avons dû arrêter là l'expérience, car cela se déroulait dans les escaliers d'un centre de support dédié au cancer auquel nous contribuons toutes les deux. Les gens commençaient à se demander ce que nous fabriquions et cela n'aidait pas à la concentration!

De retour dans le bureau, nous avons continué à tapoter sur la phrase clé de Mary : "les escaliers me tuent". Quand je lui ai demandé de noter ce sentiment sur une échelle de 0 (tout va bien) à 10 (très mal), elle me dit que c'était à 10 en début de séance, mais que c'était descendu à 3.

Même si les escaliers me tuent, je suis ouverte à la possibilité que je peux monter et descendre les escaliers quatre à quatre avec très peu d'asthme, comme je viens juste de le faire, ou même SANS asthme du tout.

Comme le sentiment disparaissait peu à peu, nous en sommes venues aux formules plus positives comme :

peut-être que je peux vraiment respirer quand je suis dans les escaliers. Ils ne me tuent peut être pas après tout... sans escalier je ne pourrais pas monter à l'étage... à bien y réfléchir, les escaliers sont plutôt utiles, Peut-être que je peux me sentir en sécurité dans les escaliers?

Revenant à son expression ("les escaliers me tuent"), j'ai demandé à Mary si elle se souvenait d'une chute dans les escaliers étant enfant. Sa réponse fut immédiate. "En fait, j'ai une abominable phobie des escaliers". Deux événements distincts apparaissaient reliés à cette phobie.

  • Premier événement: elle avait emménagé 6 ans auparavant dans un appartement auquel on accède par une cage d'escalier très raide. Elle apprit avant d'emménager qu'une femme qui vivait un étage au dessus avait été retrouvée morte en bas des escaliers ("Les escaliers me tuent" étaient bien à prendre au sens littéral du mot!). Cette femme était alcoolique et il se pouvait qu'elle soit tombée dans des circonstances violentes. Mary n'a pas vu l'accident, et n'avait même aucun détail. Et pourtant, elle se sentait extrêmement mal en y pensant. Elle était convaincue que sa peur des escaliers venait de la connaissance que cet accident ait eu lieu. Elle était terrifiée que sa fille de 8 ans ne soit tuée dans les mêmes circonstances.
  • Second événement: quand elle avait elle même 8 ans, elle s'est trouvée perdue dans les escalators dans un grand magasin. Sa mère descendait par un côté, mais Mary prenait les mauvais escalators pour la retrouver. Elle était terrifiée et se sentait perdue en y repensant.

Nous avons "nettoyé" les deux événements, utilisant une visualisation pour le premier et le Matrix Reimprinting pour l'incident de l'escalator. Nous avons évacué les peurs reliées à chaque événement, y compris la terreur des escaliers pour sa fille, et la confusion qu'elle avait conservé en elle, suite à l'indicent des escalators.

Quand je lui ai demandé de se revoir lors de l'incident des escalators pour savoir si elle en gardait encore de la confusion, elle n'arrivait plus à se revoir comme une petite fille de 8 ans terrifiée. A la place, l'image qui lui venait à l'esprit la montrait souriante, dans les bras de sa maman retrouvée. Son commentaire exact était "Cette petite fille a l'air d'avoir gagné au loto!"

Nous ne pouvons évidemment pas changer le passé, mais personne n'a dit que nous ne pouvions pas changer ce que nous ressentons à propos du passé. Ce sont en fait nos sentiments qui alimentent notre subconscient, et nous donnent l'impression que le traumatisme se renouvelle encore et encore, laissant cette impression d'insécurité alors même que nous avons conscience que l'événement fait partie du passé, voire même que notre sécurité n'a jamais été mise en question. C'est pour cela qu'il n'est JAMAIS trop tard pour utiliser l'EFT sur les événements d'un passé parfois lointain.

Cependant, à la fin de la session, quand je lui ai demandé de repenser à sa peur, elle me répondit automatiquement "elle sera toujours là de toutes les façons." Mary avait tellement l'habitude de cette phobie que dans un sens, cela lui semblait trop inhabituel de ne plus l'avoir du tout. Si vous avez déjà lu d'autres études de cas d'EFT, vous savez sans doute que cette résistance au changement, même au bon changement, est très commune. Nous tapotions en discutant ce sujet, quand Mary s'est interrompue pour dire qu'il ne restait vraiment qu'un tout petit peu d'anxiété.

Elle partit donc avec quelques devoirs à la maison, en particulier de tapoter sur ce reste d'anxiété si besoin était, et de tapoter en montant et descendant les escaliers, jusqu'à ce qu'elle se sente parfaitement à l'aise.

Suivi à 2 mois

Mary se sent parfaitement bien dans les escaliers, que ce soit pour elle ou pour sa fille. Les escaliers ne déclenchent plus en elle aucune réaction émotionnelle et l'asthme a également beaucoup diminué.