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Transformer l'impact d'un abus sexuel sur une enfant, plusiers décades plus tard? Vraiment?

Sue est très pragmatique. Elle aime l'efficacité. Elle a aussi étudié et utilisé plusieurs techniques complémentaires de santé, y compris l'EFT.
Lorsqu'elle avait une trentaine d'années, elle a suivi une séance de régression thérapeutique, qui a révélé un abus sexuel subi dans son enfance par son grand père . Elle avait bloqué ce souvenir pendant toutes ces années, une réaction commune pour les victimes d'abus sexuels et émotionnels.

Elle n'en avait pas parlé à beaucoup de personnes mais y avait beaucoup travaillé seule, en utilisant diverses méthodes. Elle avait fait d'énormes progrès, mais restait consciente qu'il lui restait de gros blocages sur ce problème. Elle avait décidé d'en finir une fois pour toutes, et réalisait qu'elle avait besoin d'une aide extérieure pour ce faire.

Cet article est long et détaillé, car je sais que beaucoup de personnes ont le même historique et ne savent que faire. J'espère que vous trouverez dans la séance de Sue quelques idées pour gérer votre propre histoire, ou au moins que cela vous aidera à envisager que vous pouvez aussi guérir de cette plaie, quand vous serez prête.

Nous avons utilisé la technique du « Matrix Reimprinting », qui peut paraître encore plus inattendue au premier abord que l'EFT pur. Son incroyable efficacité et rapidité a cependant converti bien des sceptiques, à commencer par moi.

En bref, le processus consiste à imaginer la personne que vous étiez au moment des faits, en général un enfant. Selon les cas, nous nous concentrons soit sur le moment juste avant, pendant ou juste après le traumatisme, à l'endroit où cela s'est passé. Vous parlez ensuite à cet enfant, et tapotez avec lui ou avec elle. Les romanciers vous expliqueront que leurs personnages ont tendance à « mener leur propre vie », De même avec cette technique, l'enfant, autrement appelé l'ECHO, a clairement son propre caractère. En guérissant l'enfant, l'adulte ressent un soulagement dans sa vie de tous les jours. Je ne serais pas d'avis que vous essayez seul(e) ce processus, au moins pas la première fois. Mais comme toujours, ceci reste VOTRE choix !

Vous trouverez plus d'information sur la technique de Matrix Reimprinting en cliquant ici

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La seule chose que je savais quand nous avons commencé était que Sue voulait travailler sur un traumatisme de son enfance important, et que même si elle se sentait très détachée de l'enfant qu'elle avait été et de ses sentiments, elle était aussi consciente que cet événement avait encore un impact important dans sa vie d'adulte.

Le Matrix Reimprinting est l'idéal dans ce genre de situation, et Sue était impatiente de découvrir cette nouvelle technique.

Imaginez que ceci est l'histoire de Sue, 50 ans, l'adulte, et sa petite copie de 3 ans, l' « écho », une enfant profondément blessée, dont Sue ressent encore la souffrance dans son cœur d'adulte.

La scène se passe dans le jardin du grand père de Sue, où il passait beaucoup de temps à travailler à son potager. J'ai demandé à Sue de décrire l'endroit, une manière de l'aider à dresser le décor. Je lui ai demandé si cela se passait avant ou après « les faits », et elle me donna L'Information-clé que je n'avais pas encore : « Mon grand père m'agressait. Sexuellement ». La phrase était tellement courte et tellement rapide, que j'aurais presque pu ne pas l'entendre. Elle m'apprit ensuite que cela était arrivé pendant « une longue période ».

Avec ces précisions, je lui ai indiqué comment « rentrer dans la scène », en tant qu'adulte et se présenter à l'enfant, l'écho. A partir de ce moment, c'est une scène où Sue aide l'enfant à surmonter son épreuve, mon rôle étant simplement de faciliter ce « dialogue tapotant » entre les deux. Evidemment, l'Echo de Sue, du haut de ses 3 ans, était pour le moins surprise de voir apparaître une copie adulte d'elle même. Elle était aussi heureuse d'avoir quelqu'un à qui elle faisait naturellement confiance pour l'aider. Enfin, elle était d'accord pour « jouer aux doigts magiques » (l'EFT) avec sa nouvelle amie.

La petite fille confirma qu'elle se sentait très seule avant l'arrivée de Sue, mais refusa complètement de raconter quoi que ce soit. Eh oui, même une enfant imaginée peut être très têtue.

Une fois que Sue l'avait rassurée en lui expliquant que c'était tout à fait OK, qu'elle n'avait PAS besoin de dire ce qui la troublait, nous avons commencé à tapoter sur ce sentiment de solitude.

Même si tu te sens tellement seule pour le moment, je t'aime vraiment.
Même si tu te sens tellement seule, je suis là pour t'aider.
Même si tu te sens tellement seule, je suis là pour t'aider et je suis très fière de toi, car tu es une adorable petite fille.

Petite fille tellement seule...
tellement seule et tellement triste...
il y a tellement de choses dans ton cœur....
tellement de choses qui te font mal...
mais ce n'est pas grave...
parce que je suis là avec toi maintenant,
et je suis la preuve que tu vas grandir et devenir une jolie jeune fille...
parce que je suis toi, et je sais tout à propos de toi,
et je suis quand même très très fière de toi
et t'aime beaucoup beaucoup. 

Souvenez-vous que nous tapotons ici avec une très jeune enfant, qui a besoin d'un message très clair et très appuyé (très très, beaucoup beaucoup). La petite fille se sentit « beaucoup mieux », mais quand on lui a demandé si quoi que ce soit l'embêtait, elle répondit qu'elle se sentait « malade dans son ventre ». Ce sentiment était gris, et si son ventre avait été souriant et heureux, il aurait dû être rose. Nous avons donc tapoté pour dissoudre ce souci, en demandant à une fée de nous aider avec de la poudre magique rose. La petite fille était très enthousiaste sur ce détail !

Bien qu'elle dise se sentir « beaucoup mieux », en insistant un peu, Sue me relata que « oui, elle a toujours un peu « beurk » dans son ventre, et il y a toujours quelque chose qui la rend très triste. Et aussi, elle est en colère contre elle même que ça prenne tellement de place dans sa vie ». Nous tapotions sur tout ça quand j'ai demandé si elle avait une poupée. Pas de poupée, mais un nounours, Rupert.

Imaginez maintenant Sue qui tapote sur la petite fille, qui elle même tapote sur Rupert et discute AVEC Rupert, avec des questions que je suggère pour lancer la conversation « Nounours, est-ce que tu crois que je devrais être en colère contre moi ? ». Ce fut la première illumination pour Sue, alors que la petite fille commença à raconter toute son histoire à Rupert. Nous l'encouragions à dire comment elle se sentait, et tout ce qu'elle pouvait avoir envie de lui raconter. Toute à son histoire, la petite fille avait maintenant complètement oublié Sue et le reste du monde, et commença à parler tellement vite que Sue n'avait aucune idée de ce qui se racontait.

J'aimerais commenter ce point : nous pensons souvent que si seulement nous savions exactement ce qui s'est passé, alors nous pourrions guérir une plaie. Mais nous n'avons pas obligatoirement besoin de revoir tous les détails de l'histoire. C'est l'une des élégances de l'EFT. Pendant que dans son imagination, Sue « regardait » son petit écho de 3 ans qui évacuait son traumatisme grâce à Rupert, la version adulte du traumatisme se trouvait aussi pansée.

Pour revenir à la petite fille et à Rupert, l'Echo portait maintenant un grand sourire, et nous informa que Rupert lui avait dit qu'il l'aimait très fort. Nous avons donc fini de tapoter en rendant hommage à Rupert í"Rupert est un super nounours... génial.. Il mérite un gros câlin... ")

Au passage, ce bon vieux Rupert « dit » aussi à la petite fille qu'elle n'avait pas besoin d'être en colère contre elle même, car ce qui se passait n'était pas sa faute. Nous avons vérifié et la petite fille confirma qu'elle le croyait et qu'elle n'était VRAIMENT plus en colère.

Ce fut un gros choc pour Sue adulte qui « observait » la scène. Même si c'était le travail de SON imagination, c'était allé un peu trop loin pour elle. Mais notre imagination n'a-t-elle pas cette habitude de n'en faire qu'à sa tête ?

Dans ce cas, je suggérais à Sue de laisser l'enfant parler (et parler, et parler....) à son nounours jusqu'à ce qu'elle ait fini.

C'était la première fois que l'enfant pouvait se décharger de tout ça. Je rassurais Sue sur le fait qu'elle n'avait pas besoin de tout comprendre. Elle avait juste besoin d'être aux côtés de l'enfant.

Quand son écho commença à nouveau à s'adresser à Sue, elle demanda si elle pouvait vraiment grandir et être OK ? J'ai suggéré à Sue de répondre par la positive, sous forme d'une nouvelle série d'EFT. Après quoi nous avons revu l'état du « beurk » dans le ventre de l'enfant, qui n'était pas encore complètement rose et heureux. Mais avec encore un peu d'aide de la fée et de Rupert, nous avons fini par avoir une petite Sue de 3 ans dont le ventre se sentait très bien.. mais qui avait une question délicate pour Sue adulte. Elle cherchait à obtenir l'assurance que tout irait bien, et Sue se sentait perdue. « je ne sais pas si je peux vraiment lui dire ça » .

Je les ai aidées par une nouvelle série avec les phrases suivantes :

Même si tu ne sais pas vraiment ce qui se passe pour le moment, je suis là pour te rassurer et te montrer que tu vas grandir pour être une femme merveilleuse.

Même si tu ne sais pas encore vraiment ce qui se vient de se passer, Rupert t'a dit qu'il t'aime, n'est-ce pas la chose la PLUS IMPORTANTE du monde ? (l'enfant aime beaucoup cette phrase!)

Même si tu n'as pas l'habitude de te sentir bien, tu peux te sentir heureuse maintenant, parce que Rupert l'a dit. Et que je te le dis aussi, et parce que je t'aime et j'ai confiance en toi. Parce que je sais que tu as un très joli cœur.

Toujours en tapotant, nous avons monté à la petite fille comment « créer une bulle protectrice » autour d'elle, pour qu'elle soit en sécurité, quoi qu'il arrive.

Tout ça est bien beau, mais il y a une GROS problème. De retour à la réalité, Sue essaye d'absorber tout ça, et se sent soudain très nerveuse à l'idée d' « abandonner » l'enfant. Elle ne croit pas vraiment au message rassurant que je lui ai suggéré pour l'enfant.

Un nouveau commentaire sur ce point : personne ne peut FORCER la guérison ou le soulagement. Il est inutile de dire que tout va bien quand c'est faux. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles il peut être préférable de travailler avec une autre personne : quand nous essayons de nous convaincre nous-même, nous pouvons avoir tendance à passer outre ce que nous ressentons et à nous en tenir à une approche rationnelle, ce qui ne fonctionne pas vraiment. En travaillant avec une autre personne, soit l'autre personne vous le dira, soit vous réaliserez ce que vos sentiments ne sont pas exactement ce que vous voudriez qu'ils soient.

Pour en revenir à Sue, cela demandait donc qu'on y prête attention. Je lui suggérais de revenir « ici et maintenant » pour tapoter sur le sujet.

Même si je ne sais pas vraiment si je peux la rassurer, je suis reconnaissante qu'elle se sente mieux pour le moment. Peut être que je peux aller de l'avant

Même si je ne sais pas vraiment si je peux la rassurer, elle n'a pas besoin de souffrir plus.

Même si je ne suis pas vraiment sure de pouvoir lui garantir qu'elle sera en sécurité, je peux lui garantir que je serai toujours avec elle, quand elle a besoin de moi, je serai là pour elle.

En réponse à ma demande de vérification, elle répondit « je peux croire ça, mais je ne suis pas sure de pouvoir l'aider. » Elle seule pouvant savoir ce qu'elle ressent, j'ai intégré ce doute dans la série :

je ne suis pas vraiment sure que je peux l'aider
Ca me rappelle trop de choses
si j''« arrive » au mauvais moment je ne suis pas sure de savoir comment je vais réagir.
J'ai survécu et je me sens déjà mieux.
Que se passerait-il si j'étais complètement soulagée ? |
Que se passerait-il si je l'autorisais à être complètement soulagée ?
Que se passerait-il si tout allait bien pour elle ?
Elle a survécu et CA, je peux le lui dire en sachant que je dis la vérité.
Elle a survécu et elle a maintenant un outil pour l'aider à être vraiment elle-même

Même si je ne suis pas sûre de vouloir croire que ça va marcher
j'aime la voir avec son petit ventre tout rose et heureux
J'aime la voir tellement heureuse avec Rupert
J'aime voir qu'elle a pu tout dire à Rupert
Je suis vraiment reconnaissante de cette libération qu'elle vient de vivre
Ce n'était jamais arrivé avant
Et si ça changeait tout ?
Et si elle n'avait plus vraiment besoin de moi ?
Et si elle pouvait maintenant vraiment être la petite fille heureuse qu'elle était supposée être ?
Et si je pouvais la rassurer et lui dire que TOUT IRA BIEN ? Et si je me faisais confiance ?

Bien que Sue se sente maintenant sur la bonne piste, elle était hésitante à l'idée de « retourner vers la petite fille ». Elle me confirma qu'elle avait le sentiment de la trahir en la laissant, et se demandait si elle avait vraiment besoin de la laisser.

Nous pourrions choisir de vivre dans un monde de magie et de rêves toute la journée, mais « la petite fille doit vivre sa vie, et vous avez besoin de vivre la votre. Elle a besoin de grandir. »

Alors que nous tapotions sur ce nouvel aspect, un fait intéressant se fit jour. Le problème de Sue n'était pas que la petite fille avait besoin que l'adulte la rassure, mais que SUE avait besoin que la petite fille reste...

Nous avons donc continué avec les phrases suivantes :

je suis PAS prête à la laisser partir !
J'ai besoin qu'elle me rassure.
Vous ne POUVEZ PAS COMPRENDRE ce que ma vie a été.
Et maintenant que je l'ai retrouvée,
je ne veux pas la laisser partir...
J'ai vraiment besoin qu'elle soit avec moi.
J'ai besoin d'elle ET de Rupert....
Elle A BESOIN de moi de toutes les façons.

Vraiment ?
Ou est-ce que J'AI besoin d'elle ?
Je ne suis plus très sure.
Est-ce elle qui a besoin de moi ou moi qui ai besoin d'elle ?
Peut être que nous avons besoin l'une de l'autre ?
Peut être que nous avons besoin que chacune soit là pour l'autre ?
Peut être que nous avons toutes deux besoin de rendre à l'autre sa liberté ?
Peut-être que je peux lui rendre sa liberté ?
Peut être que je peux accepter d'elle MA liberté ?

Et même si j'ai encore peur,
je me demande si je commence à voir le début d'une solution ?
Je suis tellement reconnaissante de l'avoir vue parler à Rupert comme ça.
Je suis tellement reconnaissante qu'elle ait entendu Rupert lui dire qu'il l'aimait.
Rupert est toujours avec elle.
Peut être que j'ai besoin de mon propre Rupert ?

Nous avons plaisanté à propos de son mari qui ferait un très bon Rupert, et elle se sentit finalement prête à se détacher complètement de l'enfant.

Cela faisait beaucoup de choses nouvelles pour elle ceci dit, et la tête lui tournait légèrement. Je lui ai donc suggéré de se lever, faire quelques pas, respirer profondément, se sentir les pieds sur terre, bouger jambes et bras, s'étirer, sentir son corps... (tout ça sur Skype, au fait).

Elle se sentait mieux mais n'était pas exactement enthousiaste à l'idée de « retourner vers l'enfant ». Quand le vin est tiré il faut le boire, elle accepta donc de finir ce qu'elle avait commencé. Je lui demandais à nouveau de se concentrer sur l'enfant, et elle me décrivait maintenant une une petite fille de trois ans heureuse et forte. Je l'ai aiguillée pour se préparer à finir la séance : « demandez-lui si il y a autre chose que vous pourriez faire pour elle maintenant ? Redites-lui à quel point vous êtes fière d'elle et que vous l'aimez. Dites-lui que vous allez devoir la quitter, parce que vous avez aussi votre Rupert à la maison, mais que vous reviendrez la voir dès qu'elle le demande. Elle n'aura qu'à faire les doigts magiques, rentrer dans sa bulle et vous appeler. Demandez-lui si vous pouvez partir ? »

Le petite fille montra alors une maturité inattendue, disant à sa nouvelle amie : « va vivre ta vie ! ». Elle se sont séparées avec un sourire.

La dernière partie de la séance, le « Reimprinting » n'apporterait pas grand chose a cet article.

Le tout s'et déroulé en environ 50 minutes, de manière relativement aisée, car Sue se souvenait bien des événements, tout en étant suffisamment détachée ET conscience de que qui pouvait se passer dans le cœur de la petite de 3 ans.

C'est seulement à ce moment là que j'ai appris les informations que j'ai écrites en introduction de cet article.

Suivi à 3 semaines

Travailler sur l'enfant que nous avons en nous produit souvent des changements inattendus dans notre vie de tous les jours. Sue a joliment résumé dans un mail le lendemain le premier et très clair changement qu'elle ressentait dans ses « croyances personnelles ».

"Je me sens adulte pour la première fois de ma vie, la partie qui représentait en moi cette enfant abîmée n'existe plus ».

La plupart d'entre nous avons eu des traumatismes à des degrés variés dans notre enfance. Nous ne pouvons pas changer les faits, mais que se passerait-il si nous pouvions nous soulager de toues les sentiments qui y sont liés ?

Y-a-t-il des faits de votre enfance que vous portez en vous quotidiennement ? Que faites vous pour vous en soulager ?